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INSTITUT D’ETUDES POLITIQUES DE PARIS Année universitaire 2003-2004

Master de Sciences Po Semestre de printemps

ECONOMIE

Cours magistral : Lundi à 12 h 30

Fondements de la politique économique et mondialisation

Cours de Jorge Braga de Macedo

INTRODUCTION

L’objectif du cours est d’introduire les étudiants au raisonnement macroéconomique afin de leur permettre d’interpréter de façon autonome les grandes questions nationales, européennes et internationales. Un va et vient permanent entre le raisonnement abstrait et le phénomène qu’il convient d’expliquer a pour ambition de fournir aux étudiants une « boite à outils conceptuels » susceptible de leur faire comprendre les débats actuels et futurs.

La mondialisation change les fondements de la politique économique : face à la globalisation commerciale et financière s'enchevêtrent des réponses de gouvernance au niveau des entreprises, des gouvernements, d'organisations non gouvernementales et de réseaux internationaux plus ou moins institutionnalisés - de l 'OCDE à la Chambre de Commerce Internationale ou à Oxfam. Certains de ces réseaux sont régionaux, comme le Mercosul, et fonctionnels, comme le Business Council Europe Africa Mediterranean: la globalisation appelle la régionalisation. Dans tous les cas, l’interaction avec les marchés mondiaux n’est plus une préoccupation exclusive des gouvernements et des firmes multinationales, elle devient aussi essentielle pour les travailleurs et les électeurs, même si la plupart peuvent en être encore exclus.

Ainsi, l’approfondissement de l’intégration européenne a obligé à une évolution importante des concepts de base, même pour les économies les plus fermées. L’existence d’une Banque centrale européenne conduit de son côté à une mutation importante dans les unités d’analyse, même pour les pays qui ne participent pas à l’euro. Si le concept géographique pertinent est désormais l’union élargie, ce sont quand même les entités « nationales » qui restent légitimes au plan politique, puisque c’est devant les nations que les gouvernements sont responsables.

L’interaction entre la mondialisation et la démocratie devient d’autant plus complexe que cette incohérence entre la géographie économique et politique peut déjà être observé dans les vingt cinq pays membres de l’ Union Européenne et dans les grandes économies émergentes.

De plus, une conjoncture d'insécurité interne et internationale aiguise la «comptabilité démocratique» et exige la crédibilité des politiques de gestion de risques systémiques.

Le savoir macroéconomique aujourd’hui - basé sur l’interaction à l’échelle nationale entre l’offre et la demande agrégées - doit donc s’adapter au nouvel objet que crée la dynamique globale et régionale européenne, en ce rappelant que seule l’économie mondiale est fermée.

Les configurations nouvelles des politiques économiques nationales, européennes et mondiales obligent donc à repenser la question de l’inflation et du chômage. Plus généralement, l’efficacité des politiques économiques macroéconomiques et structurelles dépend d’une cohérence entre les unes et les autres de plus en plus difficile à atteindre sans coopération internationale dans les domaines commercial et financier.

 Au niveau de l'interaction globale entre globalisation et gouvernance, la question du développement et de la pauvreté des gens et des pays est, elle aussi, devenue incontournable.

Le consensus issu de la conférence des Nations Unies à Monterrey en Mars 2002 reconnaît ainsi que les pays sont responsables pour leurs politiques mais aussi que certains biens publics doivent être pourvus au niveau mondial. Grâce à la surveillance multilatérale et au rôle des institutions nationales, la globalisation a renforcé la régionalisation parmi les pays membres de l’UE, et plus généralement de l’OCDE. Les promoteurs du NEPAD voudraient qu’il en soit de même parmi les pays en développement. Voilà une question auquelle ce cours doit aider à répondre, tout comme celle des conditions dans lesquelles l’ouverture commerciale et financière est-elle propice au développement ou celle de savoir si le retour de la croissance en Europe dépend principalement de mesures de relance conjoncturelle, pour prendre les question de l’épreuve d’économie de juin passé.

 

PLAN

Le cours est divisée en quatre parties :

_ croissance à long terme de l’économie mondiale (4 classes)

_ équilibre de court terme de l’économie ouverte (3 classes)

_ cohérence des politiques et réformes structurelles (4 classes)

_ globalisation et gouvernance (3 classes)

Chacune des 14 classes sera en principe mise en ligne avant les séances qui ont lieu le Lundi de 12:30 à 14:30. Les lectures suivent le cours en ligne du printemps passé

http://coursenligne.sciences-po.fr/2002_2003/braga2/index.htm.

La lecture des chapitres correspondants de Olivier Blanchard et Daniel Cohen Macroéconomie Paris : Pearson Education France, 2002 est recommandée même si la présentation en classe ne suit pas le chapitre et éventuellement la section indiquées après l´abréviation BC. Les sections précédées de la mention «pour aller plus loin» ne sont même pas présentées en classe, mais elles peuvent aider à préparer l´examen.

PREMIÈRE PARTIE

I. La science économique et l´ordre mondial (23 Février)

Lectures: classe du 24 Février 2003 ; BC 1 et 2. Pour aller plus loin : BC 26;

Daniel Cohen, La mondialisation et ses ennemis, Grasset, 2004

II. Théorie et comptabilité de la croissance à long terme (1 Mars)

Lectures: classe du 14 Mars 2003 ; BC 3. Pour aller plus loin : Angus Maddison,

in Retour sur le développement, OCDE, 2002.

III. Innovations et croissance endogène (8 Mars)

Lectures: classe du 25 Mars 2003 ; BC 4. Pour aller plus loin : Daniel Cohen in

Retour sur le développement, OCDE, 2002.

IV. Marchés mondiaux, travailleurs et électeurs (15 Mars)

Lectures: classe de Jean-Paul Fitoussi du 3 Novembre 2003 ; BC 5 et 6. Pour

aller plus loin : Jorge Braga de Macedo et al. in Retour sur le développement,

OCDE, 2002 ; BC 23.3 .

DEUXIÈME PARTIE

V. L’épargne, l'investissement et le compte courant (22 Mars)

Lectures: classe du 31 Mars 2003 ; BC 7.1 et 7.2 ; BC 15.1; BC 16.1 et 16.6;

BC 17.1. Pour aller plus loin : BC 13 .

VI. Monnaie, marchés financiers et balance des paiements (29 Mars)

Lectures: classe du 22 Avril 2003 ; BC 7 .3; BC 15.2; BC 16.1; BC 17.2. Pour aller plus loin : BC 11 et 12 ; BC 17.5 ; BC 18.

VII. Offre et demande agrégées, équilibre de court terme (5 Avril)

Lectures: classe du 24 Avril 2003 ; BC 8.1 à 8.3; BC 17.3. Pour aller plus loin : BC 19 et 20.

Vacances de Pâques

TROISIÈME PARTIE

VIII. Politiques monétaire et budgétaire et leurs effets sur l ’équilibre

macroéconomique (19 Avril)

Lectures:BC 7.4 à 7.7 ; BC 8.4 à 8.7 ; BC 17.4 et 17.5.

IX. Application : les politiques de stabilisation dans la zone euro (26 Avril)

Lecture: classe du 29Avril 2003 ; BC 24.2 et 24.3 ; BC encadrés

macroéconomie globale pp. 144, 303, 371, 391 et 396. Pour aller plus loin : BC 24 et 25.

X. Combinaison et coordination des politiques macroéconomiques ((3 Maii))

Lecture: classe du 5 Mai 2003 ; BC 23.1 et 23.2 ; BC pp. 340-342. Pour aller plus loin : BC encadrés macroéconomie globale 173, 194, 243, 267, 324, 387, 487.

XI. Inflation et chômage, politiques structurelles et leur cohérence avec les politiques macroéconomiques (10 Mai)

Lectures: classes du 12 et 19 Mai 2003 ; BC 9. Pour aller plus loin : BC 10 et 21.

QUATRIÈME PARTIE

XII. Commerce international et firmes multinationales (17 Mai)

Lectures: Krugman, Michalet, Andreff, Cohen.

XIII. Réduction de la pauvreté et ascension de la démocratie (24 Mai)

Lecture: classe du 26 Mai 2003.

XIV. Régionalisation et surveillance multilatérale (7 Juin)

Lecture: classe du 6 Juin 2003.

Date de cette version : 21 Février 2004